Moya Culpa
Difficile à croire, même quand je ferme les yeux, C'est ton ombre que je cherche, fragile et soyeux. Tes pommettes sous un voile d'ébène et de rose, Ta silhouette fine, gracieuse et grandiose. Élégante et pleine d'un charme secret, Un souffle discret que l'on devine à regret. Ton sourire patient, voilé de mystère, Un frisson suspendu dans l'air solitaire. Froideur d'un secret qui trouble mon esprit, Je te mentirai encore pour quelques instants pris. Des faveurs obscures et des promesses volées, Des murmures tus que tes lèvres ont cachées. Ce n'était pas comme si tu avais dit « je t'aime », Pourtant dans ton regard brûle un pacte suprême. Une invitation à plonger dans l'extrême, À chavirer doucement dans ce feu qui nous aime. Moya Culpa, rêve bancal, presque doux, Où tes courbes deviennent un refuge pour nous. Ton esprit profond est un abîme calme, Où mes mains d'homme cherchent une âme. Puis je suis retombé. Là où rien ne tient, Où la raison s'efface sous ta peau qui m'étreint. Le désir mêle les flammes à nos secrets, Dans la nuit suspendue où s'envolent nos regrets. Quand j'écris, ce ne sont ni mensonges ni fables, Ce sont frissons lourds et instincts inavouables… Quand j'écris que je rêve de lui briser la gorge, C'est qu'il faut m'enfermer pour ce feu qui déborde. On ne m'a pas dit qu'il fallait 93 mesures Pour censurer ce feu qui brûle dans l'ombre obscure, Pour noyer dans la joie ces saletés impures, Un sourire vacillant quand ton corps me murmure. Aux remous qui trépident, ce vertige qui chavire, Je reviens toujours, porté par le désir.